Frédéric et Patricia Brault se sont lancés à la conquête des 7 Majeurs au cœur de l’été 2021 et on bouclé le parcours en 3 jours et en autonomie. Les voilà devenus “Aspirants” au sein de la Confrérie des 7 Majeurs. Voici le récit de leur aventure.
Jour 1
Nous décollons de Jausiers à 6h40 (avec un retard de 10 min par rapport aux prévisions). Les premiers km jusqu’à l’intersection D900/D902 nous permettent de nous échauffer tranquillement. A la montée du col de Vars au niveau des tunnels un jeune germanique ou hollandais nous dépasse à vive allure. Nous le recroisons à 3 km du sommet. Vu l’heure je pense qu’il doit tenter les “fondus” de l’Ubaye (mais sans Allos fermé pour cause d’éboulement). Je monte à allure modérée car il est inutile de se griller dès le premier col et de toute façon il faudra attendre Patricia mon épouse en haut du col. Celle-ci arrive peu de temps après mon arrivée. Photos, capelage des coupe-vents pour entamer la descente. Je descends prudemment pour les mêmes raisons qu’à la montée. L’air se réchauffe et nous réchauffe au fur et à mesure de la descente. Nous apercevons le Mont Pelvoux vers le Nord.
Arrivés à Guillestre nous rejoignons la N94 pour nous hisser jusqu’à Briançon. Il y a pas mal de circulation. J’aurai préféré prendre par la D4, plus tranquille, entre l’Argentière et Prelles mais je préfère suivre la trace donnée par le site. Trace que je rate pour prendre la D36 qui mène au Villaret. Nous retrouverons la trace après la Rochette et le pont sur la Durance.
La montée sur le col d’Izoard est très chaude au départ puis le temps se couvre et se refroidit au fur et à mesure de la montée. Quelques gouttes nous accueillent 3 km avant le sommet mais pas suffisante pour nous mouiller heureusement. Patricia arrive 15 minutes après moi. Nous ferons une pause casse-croûte/soda au col. Nous apercevons la pluie au loin dans la vallée du Guil et sur le Queyras. Nous prenons donc notre temps avant d’entamer la descente qui comme pour le col de Vars nous permettra de retrouver la chaleur.
Nous entamerons la remontée de la vallée du Guil et la montée vers Molines où nous avons réservé pour la nuit au Chalet “le Génépy”. Chalet qui se situe à Molines Pierre Grosse au lieu dit le Coin où il faut se hisser sur une forte pente. Nous arrivons juste avant l’orage, ouf ! Nous dormirons dans un endroit calme et sympa à 2000m d’altitude.
Jour 2
Nous déjeunons avec les gens qui s’occupent du gîte afin de pouvoir partir vers 7h30 (Tant pis pour le pain frais, celui de la veille est très bon aussi). Le ciel est d’un bleu limpide. Pas de phase d’échauffement car nous sommes à une douzaine de km du col Agnel. Grâce aux quelques épingles nous pouvons contempler au loin les massifs des écrins. Les marmottes font encore la grasse matinée. J’arrive au col vers 9h00 et Pat une dizaine de minutes après moi. La vue est superbe surtout sur le Mont Viso qui parait si proche. La descente est encore prudente. Nous retirons les coupe-vents au niveau du lac de Castello et c’est sous une douce chaleur que nous nous laissons glisser jusqu’à Sampeyre. Nous nous arrêtons quelques minutes pour acheter de quoi nous restaurer en haut du col de Sampeyre.
Les premiers km du col sont assez raides et la route en assez mauvaise condition (mais le site nous avait prévenu). La montée n’est pas trop chaude grâce à la forêt. Un cinquantaine de mouches, comme à chaque col m’accompagne jusqu’au sommet que j’atteins vers 12h45 le temps est clair sur les 2 versants. Pat arrive 30 minutes après moi et les nuages sont remontés aussi et cachent le versant nord. Elle n’a pas trop apprécié cette montée visiblement. Je décide que lors des prochaines ascensions que l’attendrais tous les 4/5 km environ. Nous faisons la pause casse-croûte avant de redescendre. Il fait chaud et nul besoin de mettre les coupe-vents.
Nous faisons une pause “acqua frisante” à Ponte Marmora avant de commencer l’ascension de la dernière difficulté du jour. Les premiers km sont sympas et me rappellent un peu la montée du col de la Cayolle en longeant le torrent. Patricia se trompe de direction, du coup je l’attends pendant près de 20 minutes dans la montée au détour d’un lacet. Je décide de redescendre mais visiblement mon GARMIN n’apprécie pas et plante (voilà pourquoi j’ai 2 traces STRAVA ce jour là. Lorsque je la retrouve elle n’ose pas me dire qu’elle s’est trompée de route (je m’en suis aperçu en écrivant ce texte tout en regardant les traces enregistrées sur STRAVA) elle avait pourtant la trace sur son GARMIN également. Nous repartons ensemble mais la route devient vraiment difficile : il n’y a plus de bitume sur des petits tronçons de 10 à 20 mètres et des rustines de beau bitume tout neuf sans doute à des endroits où la route s’est affaissée car on y trouve des pourcentages de 15/20% où la roue avant a envie de se soulever.
Le temps devient plus frais à 3 km du col d’Esischie. Nous discutons avec un jeune berger (?) au détour du virage situé à la côte 2100m. Il essaye de nous rassurer en nous annonçant que les pentes sont plus faibles jusqu’au premier col. J’attends Patricia quelques minutes au col d’Esischie afin de bien lui indiquer la route du col Fauniera. Un belge avec voiture suiveuse équipée d’un porte-vélos nous dépasse entre ces 2 cols. Je fais un petit effort pour suivre un moment sa voiture puis reprend mon rythme de croisière. Le dernier km avant d’arriver à Fauniera j’entends de la musique. Je découvre au fur et à mesure que c’est quelqu’un qui joue du cor des Alpes. C’est un groupe d’allemands qui est au sommet et nous félicite. Là encore le temps est couvert et nous mettons les coupe-vents pour la descente. Les aléas de la route sont annoncés et indiqués à la peinture blanche dans la descente. Cela n’empêchera pas de me faire souffrir des côtes. Nous arrivons enfin après un quinzaine de km au Chalet MORIER (DEMONTE) où nous avons prévu de passer la nuit. Fort heureusement, pressentant que nous ne trouverions rien pour nous ravitailler, j’avais demander à notre logeur de mettre à disposition un peu de nourriture pour le dîner et le petit déjeuner. Etant absent ce sont ses fils qui nous accueillent et nous cuisineront d’excellentes pizzas “maisons”. La nuit est calme.
Jour 3
Nous nous levons à 6h00 et quittons le gîte, sans réveiller nos hôtes, vers 7h00. Une descente facile d’une dizaine de km suivie d’une montée douce d’une douzaine de km nous permettent de nous échauffer jusqu’au début du col de la Lombarde (soit juste après le pont sur la Stura di Demonte). Les premiers lacets sont assez raides puis les passages à flanc de montagne nous permettent de récupérer. Nous dépassons dès le début de ces lacets un groupe de français. L’un d’eux roulera avec Patricia assez longtemps avant de s’arrêter pour attendre ses compagnons. Un autre, bon grimpeur, nous fera quelques chaleurs avant de redescendre vers son groupe. La montée ressemble un peu à celle du col de Fauniera (donc à celle de la Cayolle) en longeant le torrent. La comparaison s’arrête là car les enchaînements de lacets sont plus spectaculaires dans la Lombarde.
J’attends Patricia tous les 4 km environ. Ainsi je n’ai pas l’impression d’attendre trop longtemps et surtout moins d’inquiétude pour moi si je ne la vois pas arriver. J’atteins le col vers 10h40 et Patricia me rejoint quelques minutes plus tard. Le temps est chaud et nous descendons en maillot léger sur la route bien entretenue jusqu’à Isola village. Ensuite nous remontons la vallée de la Tinée jusqu’à St Etienne. Nous prenons un léger case-croûte avant d’entamer l’ultime ascension. Pat appréciera celle-ci. Je l’attends tous les 4 km (Embranchement St Dalmas – Côte 1600 – Boussieyas – Camp des Fourches – Col de Raspaillon – Col de la Bonette Restefond). Je monte en discutant avec un hollandais qui m’a rattrapé peu après Boussieyas et ce jusqu’au col de Raspaillon. Il attend même Patricia avec moi au camp des Fourches. J’atteins la cime de la Bonette vers 16h30 et Patricia peu de temps après moi. Heureux d’avoir atteint le dernier objectifs. Nous prenons quelques photos et discutons un peu avec les autres cyclos présents. Nous faisons la promotion de la rando des 7 majeurs.
C’est prudemment que nous descendons vers Jausiers tout en savourant notre réussite.
Après le rangement des vélos et des sacoches dans la voiture, le changement de chaussures et enlèvement de certains accessoires cyclistes, nous allons savourer une glace à l’italienne à “la vallée des glaces” sur la place de Jausiers pour fêter cet événement.
Superbe parcours bien qu’exigeant. Merci pour l’info au sujet du sens dans lequel accomplir le parcours pour éviter les parties dangereuses en descente en Italie. Je n’imagine pas de faire ce type de descente de nuit sans finir étalé sur la chaussée.
La trace donnée sur le site manque de points. Il y a donc une légère erreur sur le kilométrage. Ce n’est pas trop grave. Par contre comme les parties sinueuses sont tronquées mon GARMIN n’arrêtait pas de sonner pour me dire “hors parcours” / “Parcours détecté”.
J’aurai pu faire ce parcours en solo en 48h00 mais dans ce cas je conseillerai de faire 4 cols le premier jour et pour cela de partir d’Isola et dormir à Sampeyre ou partir de Briançon et dormir à Demonte ou partir de Molines et dormir à Isola car il n’y a pas grand chose où dormir entre Sampeyre et Demonte.
Je serai un peu juste pour faire ce parcours en moins de 24h00 mais de toute façon je ne vois pas l’intérêt de rouler de nuit en montagne et de passer à côté de ces superbes paysages.
Enfin merci de proposer de beaux circuits sportifs comme celui-ci.