Adrien Galy aura attendu pratiquement la fin du Chapitre 6 de la Confrérie des 7 Majeurs pour se lancer à la conquête du grade de Maître sans assistance. Parti de Briançon le 25 septembre 2021 à 4h30, il garde un souvenir inoubliable de la montée de l’Izoard à la lumière de la lune, lampe éteinte, dans la fraicheur de la nuit, nullement dérangé par les très rares voitures circulant à cette heure matinale. La montée est superbe, et une bonne mise en jambe pour la suite de la journée. Vient ensuite le col Agnel paré de ses couleurs d’automne au lever du soleil et sa longue ascension serpentant dans les prairies d’altitudes désormais désertées par les de marmotte à cette période de l’année.
Une brume tenace s’invite sur le col de Sampeyre alors que le col de la Fauniera est franchi dans le froid mais Adrien savoure cette ambiance unique, seul au monde sans aucune circulation. L’ascension reste éprouvante sur une route cabossée avec de fréquentes variations de pente et des passages à 15-20% mais le décor est grandiose avec de très belles lumières dans les forêts avant de passer au dessus des nuages au moment d’arriver au sommet qui marque la fin des difficultés de la première journée.
C’est à Demonte, au chalet Morier, que Adrien fait étape pour la nuit. Son propriétaire, d’une grande gentillesse lui offre l’apéro avant de lui préparer un consistent plat de pâtes !
Après une bonne nuit réparatrice, Adrien reprend la route pour la seconde journée de son périple sur les 7 Majeurs. Une journée qui s’annonce plus mouvementée que la première. La pluie battante au réveil l’amène à retarder son départ mais il faut pourtant bien se lancer à l’assaut de la Lombarde dont la montée va se faire sous la pluie et le vent sans grande visibilité tant le plafond nuageux est bas. Le sommet est franchi sous des bourrasques de vent très violentes et avec un arc en ciel !
Dès le pied de la Bonette, Adrien est confronté à des conditions épiques. De nombreux automobilistes et motards vont même s’arrêter pour l’informer de l’état de la route au sommet (grêlons, neige) et prendre de ses nouvelles. Il poursuit néanmoins sa route sous la pluie avant de faire une pause de une heure environ pour laisser le temps évoluer avant d’engager la dernière partie de l’ascension alors que l’orage s’éloigne progressivement. Peu à peu, le ciel se dégage et laisse entrevoir le sommet recouvert de neige et dans un trou de soleil. L’arrivée au sommet est glaciale avec un température de -2 affichée sur le compteur de Adrien qui malgré ces conditions savoure ce moment unique et totalement irréel. Il ne lui restera alors plus qu’à se laisser jusqu’à Jausiers avant de s’attaquer au col de Vars, 6e col de cette conquête des 7 Majeurs qui s’achèvera à Briançon sous le soleil.