La petite histoire de la Confrérie des 7 Majeurs retiendra que Delphine Roux et Virginie Faux sont les 2 premières féminines à avoir décrocher le titre de “Maître” après avoir magnifiquement dompté en moins de 48 heures le parcours les 7 cols de ce défi de haute volée.
Voici le récit de leur aventure, empreint de fraîcheur et de spontanéité. A la lecture de ces quelques lignes, vous n’aurez sans doute qu’une seule envie : vous élancer à votre tour à l’assaut de ce parcours certes hors norme mais qui ne peut laisser indifférent les inconditionnels de belles et longues chevauchées cyclomontagnardes.
Delphine et Virginie : un duo sur les 7 majeurs
Tout avait donc commencé début juin, quand Fred Lahaye-Goffart, petit taquin, nous susurre l’idée de réaliser ce périple ! Il n’y croit peut-être pas réellement mais nous sommes plutôt joueuses et ce printemps, pour diverses circonstances, on a accumulé les sorties vélo…
Le temps de s’organiser entre nos disponibilités, de choisir le sens du parcours, d’où partir et de s’assurer de la présence sans faille de notre petit ange gardien Floriane et… voilà la date fixée au 3 juillet 2016. Même le soleil répond présent à l’invit’ !
Nous voici donc dimanche, 5h du matin à Saint Paul sur Ubaye, parties pour tenter d’enchaîner 7 cols de légende ! 7 cols classés “hors catégorie”, d’une vingtaine de kilomètres chacun, et d’un pourcentage oscillant entre 5 et 15% !
Départ prudent, la route est longue et on ne sait pas comment on va réagir à la démesure du périple ! On se dit qu’en roulant à une cadence modérée, on peut tenir jusqu’au bout sans s’arrêter la nuit !
Le premier col, la Bonette, plus haute route d’Europe, passe très très facilement ! Lumières du lever du jour, belle énergie enivrante… A peine 2 heures et on retrouve notre assistante au sommet pour un petit café. S’en suit le col de la Lombarde, montée au train, tout va bien. A partir de ce col, on entre dans le domaine sauvage des cols italiens. La route est plus étroite, la pente plus raide, les dénivelés plus conséquents. La météo est avec nous, le paysage est magnifique, on entre dans une deuxième dimension. Que l’aventure est belle !
Vers 13h, nous attaquons le col de la Fauniera, le plus difficile sur le papier (25km, 7% de moyenne, passages à 14%). La chaleur du Piémont nous oblige à gérer l’ascension au mieux. On n’est pas habituées à de telles chaleurs. Après le 12eme kilomètre, débute la partie la plus difficile, un tronçon de 9,9 km à 9,2% avec de nombreux passages à 11% et plus. Mais, petit à petit, on avance. Sommet validé, 3ème majeur dans la poche et non des moindres !
La descente sur Ponte Marmora est somptueuse… malgré quelques soucis mécaniques. Dès le début de la descente, patte de dérailleur cassée pour Virginie. Vélo « out »… Heureusement, Floriane est juste derrière avec un vélo de secours… Un bon vieux vélo de 15 ans d’âge… ça dépanne, mais franchir 4 majeurs avec ce vélo est terriblement engagé. On poursuit la descente en mode « faut trouver une solution ».
Un dernier ravito au pied du col de Sampeyre et c’est parti pour la 4ème ascension du jour. Le soleil se couche, la montée, bien que raide, passe à nouveau facilement. Et LA solution qui tombe pour retrouver un vélo digne de ce nom. Elle passera par Anne Leleu qui prêtera son vélo très très généreusement, par Philippe qui le mènera au col Agnel et par Floriane qui ira le récupérer ! Ce périple est un sport d’équipe ! Assurément !
Nous arrivons au col en même temps que le dernier rayon du soleil sur le Viso. Magique! Les paysages et la façon dont on arrive à progresser dans cette aventure mérite même une petite bière ! Se faire plaisir… LA condition pour réussir. Non ?
De là, on entre dans la troisième dimension! La NUIT! Descendre sur Sampeyre simplement éclairées par nos frontales, dans l’humidité, c’est un peu périlleux. Mais encore une fois, on avance. Minuit, nous sommes à Sampeyre.
C’est parti pour le 5ème col, Il colle del Agnello. La nuit et la fatigue se font sentir. Un bref arrêt de 15 minutes pour dormir sur le bas-côté s’impose même. Ce col, que l’on connait par coeur, sera cette fois une belle épreuve de détermination.
A 5h du matin, nous sommes au sommet. Victoire! On roule depuis 24h, on a franchi 5 cols… c’est gagné!
Nanou est là avec son sourire, soupe et polente ! Eric aussi à fait le déplacement ! On est sur une autre planète !
Nous redescendons le coeur léger vers Fontgillarde où l’on s’arrête faire une vraie pause d’une heure. Pause bien bénéfique qui nous permet de terminer les quelques 100 kilomètres et 2 derniers majeurs restants : les cols d’Izoard et de Vars. Les difficultés sont derrière nous, il reste à tenir la distance mais, à moins d’un nouveau pépin mécanique, il semble que plus rien ne peut nous empêcher de terminer.
A 18h30, on pose les vélos à Saint Paul et ça y est, on entre dans la légende !
Avec un peu de recul, ce défi était quand même très audacieux. Mais tous les signaux étaient au vert pour une réussite exceptionnelle. Météo, forme et détermination au top, une assistance hyper efficace… on ne pouvait que réussir !
Pour la petite anecdote, nous sommes les 2 premières femmes à réussir ce challenge et à entrer dans la “Confrérie des 7 majeurs” avec le grade de “Maitre” qui équivaut à réaliser l’intégralité du parcours en moins de 48 heures.
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bravo et respect mesdames, je reviens juste de Risoul où j’ai pu me “farcir” le col d’Agnel, celui de Vars entre autres et ce sur 2 sorties (pas en enchaînement) donc je n’imagine même pas comment on peut en faire 7 d’affilée comme vous l’avez réalisé. Vraiment félicitations à vous deux et vos amis qui ont assuré l’intendance et bien plus.