Jean Sulpice, chef étoilé à l’âme montagnarde, incarne l’excellence culinaire. Mais au-delà de ses talents gastronomiques, Jean Sulpice cultive une autre passion : le vélo. Cet été, il a repoussé ses limites en réalisant le parcours des 7 Majeurs. Cette aventure est le reflet de ce qui anime Jean Sulpice : le goût de l’effort, la quête d’authenticité, et l’amour inconditionnel de la montagne.

Place à son récit.

“Il fallait écrire « Un petit mot » pour raconter cette magnifique expérience, mais la beauté de ce parcours mérite bien plus que quelques lignes. Réalisé par deux fois en repérage et sur deux jours, il était évident pour moi de tenter l’aventure en moins de 24h.

Nous voilà parti, il est 2h du matin, départ de Guillestre, mélange entre excitation et appréhension … c’est parti pour la montée d’Izoard par la route nationale de Briançon. De jour, la route est très fréquentée. A l’heure où nous partons, tout est calme, il n’y a aucune circulation, aucun bruit, la température est idéale. Sur la route la nature nous offre de délicieux parfums. Nous grimpons et voilà le 1 er sommet, col d’Izoard, il fait frisquet. C’est sans frustration que j’évolue dans le paysage nocturne en devinant la Casse Deserte qui m’ouvre les portes du Queyras.

Nous sommes désormais en piste en direction du 2e le col : le col d’Agnel. L’orage derrière nous, nous menace fortement, devant on aperçoit le lever de soleil et à l’arrière le rideau de pluie qui nous rattrape. Je me questionne sur la suite à cause de la météo.

Nous reprenons des forces avec un petit déjeuner au pied du col de Sampeyre. Le soleil pointe de nouveau le bout de son nez. En avant pour la montée. Et de trois. Passé ce dernier, la descente est magnifique, il faut simplement noter que c’est une route escarpée. Je conseille d’en garder sous la pédale pour les descentes.

Arrive la meilleure partie pour moi. 4e sommet. Le col de Fauniera est incontestablement mon coup de cœur. 21 km de bonheur, la nature me sert sur un plateau d’argent ces splendides paysages. Il y a des chemins plus gravel qui rendent le parcours plus authentique. Et la cerise sur le gâteau, vous pourrez admirer au sommet la magnifique sculpture de Pantani.

Une petite pause s’impose et nous redescendons sous la pluie. Arrivée à Demotte c’est le déluge, et l’orage nous force à nous réfugier sous le toit d’une maison durant 3⁄4 d’heure. Le propriétaire nous propose avec gentillesse une serviette pour nous sécher et un café. Une petite parenthèse de solidarité qui fait plaisir. Puis l’orage se dissipe et nous remontons vite sur le vélo pour rejoindre le col de la Lombarde pour rattraper Isola 2000. Ici la température est plus
chaude et il y a plus de circulation.

Il est 17h, La Lombarde est là, nous sommes au 5e point culminant… il nous en reste 2…. 2 mais costauds ! Descente dans la vallée où il fait encore plus chaud. Il reste 100 km à parcourir.

18h30 au pied de la Bonette, dernier village de jour : Saint Etienne de Tinée. Il n’y a personne dans la montée, nous avons une bonne évolution et un bon rythme. Tout en pédalant nous admirons le coucher du soleil qui s’offre à nous. Nous sommes arrivées en haut de la Bonette, c’est la 5e
ascension, il n’y a aucune voiture. Nous sommes privilégiés car en cette période d’août, il y a habituellement beaucoup de monde. Là-haut, comme dans une belle assiette, tout est en harmonie, les floraisons sont très belles, il y a de multiples couleurs, c’est sauvage. J’apprécie ces doux instants apaisants et contemple la vue à 360° sur les sommets. C’est exactement pour des moments comme cela que nous réalisons des aventures sportives. La connexion avec la nature.

Il est temps de remonter en selle, nous nous équipons pour affronter les températures plus fraiches. 6e et dernier col et non des moindres : Vars. Nous sommes bientôt arrivés… il a fallu grimper au mental, les 5 derniers kilomètres sont interminables…Et là !!! Quelle joie, nous sommes arrivés ! La satisfaction est immense.

Au menu de cette magnifique aventure, beaucoup d’émotions et des images plein les yeux. Durant la descente je prends le temps de digérer ces 20h incroyables, de lâcher prise et de prendre conscience de tout ce qui vient de se passer. Tout a été fluide, tout est passé vite et malgré mes craintes, je n’ai pas trop souffert des 20h sur mon FOIL de chez Scott qui m’a permis de très bien évoluer sur le parcours. Je suis très content de ce choix et de la décision du développement (52/36). Bref, je me suis régalé, je vous invite vous aussi à vous délecter de ce fantastique parcours que sont les 7 majeurs.”

Jean SULPICE, Grand Maître de la Confrérie des 7 Majeurs, Chapitre 9