Christelle en rêvait depuis longtemps, sans vraiment savoir quand ce projet fou pourrait voir le jour. Et puis, un déclic : « Je me décide au dernier moment pour réaliser un projet un peu fou que j’avais dans ma tête depuis que je fais du vélo : les 7 Majeurs en 3 jours. » Point de départ est fixé à Guillestre, dans le sens horaire.

Jour 1 – Vers son col « chouchou »

Le parcours débute en douceur par 35 km de faux plat montant vers Briançon. Le soleil se lève à peine lorsque Christelle s’élance dans les lacets de l’Izoard. Une descente superbe la conduit ensuite à Château-Queyras, puis Ville Vieille.

Vient alors le col Agnel, son préféré : « Mon col chouchou, plein de fleurs, des marmottes… mais long, surtout dans les 5 derniers kilomètres, raides et en altitude. » La récompense est au sommet, avec une descente italienne « absolument somptueuse », malgré un revêtement qui se dégrade à l’approche de Chianale. La journée s’achève à Sampeyre.

Jour 2 – L’étape italienne

Dès le départ, le ton est donné : « Aujourd’hui, journée italienne avec plus de 4 300 m de dénivelé… ça pique. » Le col de Sampeye est raide, 15 km à 9 % de moyenne, sur une route abîmée. Christelle croise un chamois dans un virage et entend les marmottes siffler autour d’elle.

Puis arrive le moment fort du voyage : « Le confidentiel mais magnifique colle Fauniera… sauvage, magnifique, grandiose. 21 km d’ascension, 1 500 m de D+, parfois jusqu’à 25 % ! » Un col rude, exigeant, mais inoubliable. La descente vers Demonte, longue de plus de 25 km, se fait sur un bitume très dégradé.

Reste la Lombarde, 21 km et 1 450 m de dénivelé. « Question paysage, c’est toujours aussi beau, mais avec la chaleur et le dénivelé accumulé, c’est interminable. Le coca au col est le meilleur du monde. »

Jour 3 – La plus haute route d’Europe

Après une nuit à Isola 2000 Christelle reprend la route vers Isola, peuplée de chamois. Mais le morceau de bravoure du jour est devant elle : la cime de la Bonette. « Le plus long col du périple : 40 km et 1 900 m de D+. La première partie est roulante, mais après Bousieyas, c’est vraiment très beau. La fin est longue… mais toujours aussi belle. »

Au sommet, Christelle prend comme il se doit le temps d’une photo avant la longue descente sur Jausiers. Reste le dernier obstacle : le col de Vars. « Faux plat au début, puis 5 km entre 8 et 9 % qui font mal ! Heureusement, une tarte à la myrtille au refuge Napoléon redonne des forces. » Encore quelques kilomètres et c’est le retour à Guillestre, point final de son périple.

Le bilan d’une aventure inoubliable

À l’heure du bilan, les mots de Christelle résonnent comme une évidence :

« Ces 7 Majeurs auront tenu leurs promesses : un itinéraire grandiose, varié, en altitude. J’ai eu des conditions météo exceptionnelles. Mon manque d’entraînement s’est fait ressentir, mais je suis fière d’avoir terminé et d’entrer dans la légende des 7 Majeurs. »

Et de conclure :

« J’ai des images inoubliables : paysages à couper le souffle, marmottes, troupeaux de moutons et vaches aux belles cloches, chamois gracieux… Pas de mots assez forts pour décrire toute cette beauté. Un voyage de soi à soi. »